Un jour j'irai à Roubaix avec toi
On ira traîner du côté des
musées
Puis voir ses rues colorées
Un jour on ira là-bas toi et moi
Voir ses boutiques de créateurs
Et rencontrer les artistes qui font
battre son cœur
Un jour on ira là-bas
Voir ses usines transformées
Et danser au son de l’électro à la
nuit tombée
Un jour j'irai à Roubaix avec toi,
et tu y reviendras sans moi
Dimanche 1er Mars 2020
Le 1er de chaque mois, en plus d’avoir accès aux musées gratuitement en France, il y a Open Roubaix. C’est l’occasion de profiter d’une visite guidée gratuite organisée par l’Office de Tourisme. Pour cela, ils vous donnent rendez-vous à La Bobine, et ensemble vous suivez le fil de briques qui parcours les rues du centre-ville. Tout au long de votre balade, vous pourrez vous arrêter et accéder à des lieux uniques habituellement fermés au public.
C’est ainsi que j’ai poussé la porte des Ateliers Jouret, j’y ai rencontré des artistes roubaisiens dans un lieu exclusif. Nous avons ensuite poussé notre balade jusqu’au Grand Bassin ou j’ai rencontré plusieurs street-artistes dont un que j’aime beaucoup.
Les ateliers Jouret
Situé rue de l’hospice, cet ancien bâtiment abritait
auparavant une entreprise de négoce de tissus. L’espace de stockage est aujourd’hui
reconverti en atelier qui accueille plusieurs
artistes régionaux. Tout est presque resté dans son jus. On trouve ici et là
encore quelques bobines de fil, et les nombreuses traces de coups sur les poteaux métalliques, ce sont autant de
marques d’un passé industriel pas si lointain que çà finalement. Un énorme escalier
en bois qui craque nous nos pieds nous conduit vers des ateliers d’artistes. Un
lecteur CD laisse échapper des notes de musiques.
Heito et moi avons
immédiatement eu un coup de coeur pour ce lieu.
J’ai d’abord rencontré Laurent Verhaeghe. Nous avions déjà
échangé un peu par mail sur un projet de réalisation d’une œuvre pour la salle
de réunion pour l’entreprise pour laquelle je travaille.
Son atelier a eu fenêtre qui donne sur les toits de Roubaix.
Une poignée de mains franches, des
sourires toutefois un peu timide. Des dizaines de pinceaux dans des dizaines de
petits pots éparpillés un peu partout, plusieurs de toiles de différentes tailles
mais toutes très colorées sont accrochées au mur, quelques créations m’interpellent
et me laissent rêveuse. Une nouvelle poignée de mains, on se quitte. Je promets
de le rappeler pour notre projet.
Heito et moi poursuivons notre exploration de cet atelier
qui nous réserve de bien belles surprises.
C’est alors qu’Heito succombe à une création
de François Tavernier. La pièce est trop petite pour accueillir tous les curieux
présent ce jour-là. Nous patientons en admirant une de ses créations que l'on imagine
dans notre nouveau chez nous. Heito ne résiste pas à échanger avec l’artiste, plonge dans son univers, boit chacune de ses paroles. (Heito a une âme de créateur, et bien longtemps son frère fût l'heureux propriétaire d'un bar réalisé avec des matériaux qui ont servi à la construction du centre commercial Euralille mais je compte sur vous pour ne rien dire). La technique de François est incroyable, le résultat
stupéfiant.
Nous poursuivons notre découverte du lieu, que nous avons un peu de
mal à le quitter, nous reviendrons c’est sûr.
Le Grand Bassin
Nous poursuivons notre balade dans les rues de Roubaix, de
street art en street art, je sais très bien où je veux emmener Heito. Nous longeons
les murs du célèbre musée La Piscine et
poussons les portes du Grand Bassin. Autre lieu emblématique de Roubaix, le
Grand Bassin est une boutique collective de créateurs.
Ce jour là quelques street-artistes sont présents également sur place,
c’est alors que je croise Mr Voul. Lui-même, himself, c’est Noël avant l’heure.
En ce qui me concerne, un street artiste çà vie la nuit,
crée le jour, porte un jeans craqué, des baskets, avec un sac à dos remplit de bombes multicolores.
(Les préjugés ont la vie dure) Et bien Mr Voul c’est tout le contraire. On le
reconnait surtout à son chapeau haut de forme qui s'affiche un peu partout dans
les rues de la métropole lilloise.
De Lille à Roubaix on ne peut pas le rater, tantôt avec des
yeux rouges ou jaunes, son visage fait parti de notre quotidien. La première
chose que j’ai vu en entrant dans l’enceinte du Grand Bassin c’est son célèbre
chapeau posé là sur une table, puis j’ai vu sa longue silhouette (et son crâne chauve aussi) se mouver entre
les badauds.
Les mains dans les poches de sa salopette trop grande
recouverte de son manteau noir, il s’est avancé vers nous tout naturellement comme si nous avions rendez-vous. J’étais
tellement aux anges de le rencontrer que je ne réalisais pas sur l’instant que
je parlais à Mr Voul. De sa voix grave,
il nous a parlé de son parcours, de comment il en est arrivé à placarder son
visage partout. De sa surprise quand en 2017 lors de l’exposition Street
Génération on parle de lui comme étant un artiste prometteur. De son
attachement à Roubaix, et surtout de l’atelier Remyco où dans le plus grand
secret il peaufine ses prochaines réalisations.
Ce fût en ce qui me concerne une belle rencontre.
Pendant ce temps, Heito de plus en plus curieux et admire le travail d’Ouroboros. Ce jeune artiste pochoiriste
humaniste dans l’âme au look d’hipster californien aura su nous captiver en
nous expliquant son travail. Entre les premiers traits de crayon d’un dessin
qui deviendra plus tard un œuvre street art, la découpe minutieuse du pochoir,
le choix des capuchons pour que le spray nous buvions chacune des paroles de ce jeune
homme.
Plus je me passionne pour le street art, plus je prends du
temps pour les observer dans la rue, et jusqu’à présent j’étais loin de m’imaginer
tous ces préparatifs en amont. Aujourd’hui le street art s’expose en galerie,
ou encore pour les plus grands noms donne lieu à des ventes aux enchères. Ce mouvement évolue tout le temps c’est ce que j’aime.
Lorsque nous avons pu enfin arriver à la boutique du Grand
Bassin, nous n’en avions pas fini avec nos découvertes. Tout y est siglé made in
Roubaix par des jeunes créateurs pleins de talent.
Une vrai caverne d’Ali Baba
avec des centaines d’objets, de bijoux, des sacs à mains (les sacs à mains mon
péché mignon) Nous avons littéralement fondu devant les luminaires d’Amélie Mortreux tout en bois, puis devant les plaques aimantés de OHM qui donnent une
nouvelle vie a des objets destinés à la poubelle.
D’îlot en îlot, nous allions
de découvertes en découvertes, jusqu’à tomber amoureux d’une création du
collectif 56 PHALANGES OU 56P.
Ce petit bonhomme je l’avais croisé en version collage lors
de la 1er visite guidée street-art en vélo à Roubaix au printemps 2019. Maintenant,
il était là devant nous réalisé avec du bois recyclé. Le plus difficile a été de
choisir lequel nous voulions adopter. En effet, ils sont tous uniques. Leur petite
bouille est super attendrissante, des pièces métalliques viennent raccommoder leur
corps meurtri ce qui leur donne encore plus l’envie de les câliner.
Nous aurions
bien aimé que notre petit robot soit dédicacé. Malheureusement après être passé
par la case caisse, nous nous sommes retrouvé avec notre petit robot dans les
bras et plus personne vraiment pour s’occuper de nous. Mais je ne désespère pas
de rencontrer un jour ses créateurs pour une petite séance de signature.
Je n’avais jamais pris le temps de rentrer dans la boutique
du Grand Bassin, et je peux le dire maintenant, c’était une belle erreur. Les
amoureux des belles choses qui recherchent des objets uniques aussi bien des bijoux
que de la déco trouveront leur bonheur pour des cadeaux originaux ou pour se
faire plaisir tout simple … oui j’ai vu un sac à main qui me plaît beaucoup
mais ne le dites pas à Heito, il vient de m’en offrir un pour mon anniversaire…mais
il m’en faudra un nouveau pour l’hiver prochain celui qu’il m’a offert convient plus
pour l’été.
Ce billet ne fait l'objet d'aucun partenariat d'aucune sorte. Aucun n'artiste n'a été maltraité lors de nos échanges, je les remercie chaleureusement de nous avoir consacré un peu de leur précieux temps.
Info pratiques :
7 rue du chemin de fer 59100 Roubaix
ü
Ateliers Jouret 30 ateliers, 40 artistes
13 Rue de l’Hospice Roubaix
Ouvert au public le 1er dimanche de chaque mois,
ou sur rendez-vous.
Plus d’info sur leur page Facebook
ü
Le Grand Bassin , concept store collectif
27 Rue de l’Espérance 59100 Roubaix www.legrandbassin.fr
Ouvert du mercredi au dimanche de 12h à 19h
François Tavernier f.tavernier(at)yahoo.fr Instagram
Mr Voul
mrvoul(at)gmail.com Instagram
Ouroboros
camille(at)ouroboros-art.fr Instagram
56P
cinquante.six.phalenges(at)gmail.com Instagram
Le Grand
Bassin nastassia(at)legrandbassin.fr Instagram
Super article ! Dès que le confinement est terminé, je fonce découvrir les Ateliers Jouret que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerMerci de l'info
Vous pouvez suivre leur actu sur leur page facebook ! Ils ne sont pas ouverts tout le temps
SupprimerSuper article.
SupprimerComme toujours ;)