Quand on est un grand enfant on rêve de devenir un ado.
Adolescent on rêve à notre vie de jeune adulte. Les plans fusent.
Une fois lancé dans la vie d'adulte, on se laisse embarquer par la frénésie de la vie. On se construit, on bâtit un avenir, on fonde une famille, pour beaucoup certains d'entre nous cela revient à s'ancrer, d'entrer dans sa zone de confort et vaquer à ses obligations.
S'il y a une chose qu'on ne maîtrise pas c'est bien demain, et les accidents de la vie, ceux qui t'obligent à prendre telle ou telle décision et revoir tes plans.
Puis un matin on se lève et cinquante années sont passées à la vitesse d'un éclair.
Un 1/2 siècle !
Ce n'est pas rien un demi siècle.
Je me souviens de ce jour si spécial pour ma maman. Je ne réalisais pas à l'époque que j'y passerai un jour aussi. Je l'admirais, elle était belle comme tout, ses amis les plus proches étaient passés à la maison. Une belle journée qui reste un merveilleux souvenir.
Maman affrontait les coups du sort comme un marin affronte les tempêtes. De cette journée, il ne reste qu'au fond d'un carton deux verres à vin qui avaient été offerts pour "marquer le coup".
Je n'avais clairement pas envie de çà pour fêter la fin du 1er chapitre de ma vie.
Alors quand le jour de mon cinquantième anniversaire est arrivé, j'ai eu envie de tout sauf d'une jour normal. Ce matin là j'ai vraiment réalisé que c'était le 1er jour de ma seconde vie, et qu'à partir de maintenant je ne rêvais plus mais qu'il me fallait passer à l'action.Mais pour être totalement honnête, il me manquait un petit quelque chose. Un truc inoubliable, la chose qui vous marque (un confinement çà vous marque me direz-vous). Non je voulais quelque chose de plus personnel, quelque chose qui m'appartiendrait pour le reste de ma vie.
Un souvenir.
Oui je voulais un beau souvenir.
Un souvenir pas matériel. J'ai toujours ce miroir qui m'a été offert pour mes vingts ans. Il est là accroché au mur. Chaque matin il me rappelle j'ai eu 20 ans. Pour mes 40 ans, j'ai fait un night tour avec un couple d'amis et mon mari. Nous avons fait la tournée des boîtes, bu du champagne à ne plus avoir soif, dansé à user nos chaussures sur le comptoir d'une boîte gay jusqu'au petit matin. Quelle nuit ! J'en garde un souvenir qui me fait encore pétiller les yeux.
Il m'est alors venu l'idée de faire un vol en montgolfière au-dessus d'un désert. C'est vachement plus calme que le night tout et surtout plus raisonnable (est-ce que je deviendrais sage ?). Je suis fascinée par les dunes des déserts.. Ses arrêtes parfaites façonnées par le vent, ses millions de grains de sable qui ne formes qu'un. Voilà comment je me suis mise à rêver de voler au-dessus de la Vallée des Roi à Louxor.
J'ai laissé mûrir l'idée pendant presque 3 ans.
Avec le temps, j'ai laissé tomber l'idée de la Vallée des Rois mais pas celle de m'envoyer dans les airs.
Raconte moi ton vol en montgolfière
Dubaï JW Marriot Le Marquis
Mercredi 15 mars 2023 3h30 le réveil sonne, j'ai très mal dormi.
La veille j'ai reçu un whatsapp. Le message était clair : le chauffeur vous attendra 5 minutes maximum dans le hall de votre hôtel.
Hors de question que je rate son passage. La nuit fût courte, très courte. Entre excitation, peur, et sommeil, je n'ai pas vraiment réussi à dormir.
4h20 me voilà dans le hall de l'hôtel. Je croise deux filles qui tiennent à peine de bout. Les vielleurs de nuit les regardent bizarrement, j'ai honte pour elles.
Je passe la porte, l'air est doux, la nuit est noire, je n'ai aucune appréhension, je ne suis pas fatiguée, je suis bien.
4h40 tapante, une camionnette avec un immense ballon dessiné dessus s'arrête devant moi. Un jeune homme souriant descend, m'ouvre la porte latérale, je me presse de monter. Deux couples sont déjà confortablement installés, la porte se ferme derrière moi aussi vite, nous reprenons immédiatement la route.
Un dernier arrêt, 5 minutes plus tard. Cette fois ceux sont 4 français qui montent à bord. Le chauffeur nous explique que nous ferons maintenant 45 minutes de route avant d'arriver dans le désert.
Dubaï défile, puis les lampadaires. Il fait toujours nuit noire dehors. A moitié endormi nous nous laissons bercer par la route. Nous finirons par arriver dans une station essence, dernière pause avant de nous rendre dans le désert. Petit à petit nous sommes rejoints par d'autres participants. Avant de repartir on nous demandera de signer une décharge vis à vis de la société en cas d'accident.
L'air est doux, il fait toujours nuit.
Nous reprenons la route en convoie cette fois.
Au milieu de nul part j'aperçois un spot qui clignote, le convoie ralenti, puis bifurque.
Nous entrons dans le désert.
Mon coeur palpite, par la fenêtre je ne voie toujours rien.
La camionnette finie par s'arrêter, la porte latérale s'ouvre dans un bruit métallique, le froid s'engoufre à l'intérieur, il fini de nous réveiller.
En sortant j'aperçois 2 nacelles à même le sol, je n'ai pas vraiment le temps de réaliser où je suis, au même instant le bruit d'un groupe électrogène se met en marche et résonne dans la nuit.
Thea, coffee ?
Il fait toujours nuit noire.
Devant moi une montgolfière commence à se gonfler, puis d'immenses brûleurs se mettent à leur tour en marche.
Il commence à faire jour, j'aperçois alors au loin d'autres ballons qui se gonflent en même temps que le notre.
Picture ? On prend la pose, tout le monde est gentil, prévenant.
On fini par monter dans la nacelle. Des ballons s'envolent au loin. Je deviens impatiente..
Le capitaine nous explique les consignes de sécurité. Une première fois, puis une seconde.
Je m'impatiente.
Finalement je sens qu'on quitte le sol, doucement, lentement. Notre montgolfière dérive, je suis dans le ciel.
C'est beau, silencieux. Parfois le silence est interrompu par les brûleurs. Je suis subjuguée.
Quand arrive enfin le roi soleil. C'est que du bonheur.
Personne ne parle dans la nacelle. Le spectacle est grandiose.
Je me sens minuscule face à une telle beauté.
La montgolfière monte et descends, elle finie par frôler les dunes. Je me sens si minuscule. Chaque inspiration est une bouffée de bonheur. Dans la nacelle tout le monde est silencieux. On profite chacun à notre façon de l'instant présent, de chaque minute au-dessus de cet océan de sable.
"Il n'y a que le désert qui guérisse
le désespoir : on peut y pleurer
sans risque de faire déborder un fleuve".
Ahmadou Kourouma
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