Ombres
En cet été 2025, l'ombre est notre meilleure amie. J'adore les jeux d'ombres avec les fleurs. Telles des œuvres d'art éphémères, elle joue ici dans nos jardins pour leur donner un côté poétique.
L’art silencieux de l’ombre
Quand le soleil monte haut dans le ciel, que les murs blanchissent sous sa lumière crue et que l’air semble se figer, l’ombre devient une présence presque charnelle. Elle glisse au pied des arbres, épouse les courbes d’un buisson, s’étire paresseusement sur les murs en pierre. On la cherche. On s’y réfugie. Elle devient havre, respiration, pause.
Mais au-delà du confort, elle est une artiste discrète. Elle transforme les floraisons ordinaires en scènes mouvantes. Les pétales, les feuilles, les herbes folles deviennent pinceaux. Leur silhouette projetée sur la terre, une toile mouvante. Dans ces instants suspendus, le jardin devient théâtre. Et chaque fleur qui se penche, chaque bourrasque qui fait danser une tige, offre un nouveau spectacle.
Une poésie quotidienne
L’ombre et le temps
Il suffit d’observer. De ralentir. De s’asseoir dans une chaise basse à l’ombre d’un figuier, de poser les mains sur ses genoux, et de regarder. Les ombres sont là, en mouvement perpétuel. Un géranium à fleurs rouges laisse deviner sur le mur une réplique dentelée, floue, un peu fantomatique. Le vent, léger, fait trembler cette silhouette.
Ce sont des tableaux vivants. Une minute plus tard, l’ombre a glissé. Elle n’est plus au même endroit. Elle a changé de forme, parfois jusqu’à disparaître. L’éphémère devient beauté.
Observer les ombres, c’est aussi observer le passage du temps. Elles allongent leurs bras au fil des heures, modifiant le paysage sans jamais faire de bruit. Le matin, elles sont longues, froides, presque bleutées. Vers midi, elles se tassent, disparaissent presque sous les objets. Puis, le soir, elles s’étirent de nouveau, gagnent en douceur, accompagnant le jour vers sa fin.
On peut presque deviner l’heure à leur forme. Une horloge sans tic-tac. Une mesure lente et naturelle.
Dans un monde saturé d’images, de lumière, de bruit, l’ombrenous invite à ralentir. À contempler. À apprécier le silence, la fraîcheur, les nuances.
Elle est aussi un espace de repli. Un cocon. Un lieu de recul où l’on peut penser, rêver, se reconnecter. Loin de n’être qu’un simple manque, elle est une richesse. Un monde intérieur. Une invitation à voir autrement.
Ces formes mouvantes me rappellent que tout passe, mais que tout peut être beau. Que la nature est une artiste silencieuse. Et que parfois, il suffit de s’asseoir, de respirer, de regarder, pour être pleinement vivant.
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De bien belles ombres, merci pour ces images qui font rêver
RépondreSupprimerUne magnifique et poétique façon de traiter le thème de l'ombre ! La mienne est plus dans l'humour ! Bon mardi bien au frais à l'ombre si bienfaisante ! A bientôt
RépondreSupprimerOmbres d'ailleurs, évocatrices du sud... Belle collectio
RépondreSupprimerElle est chouette la dernière, au bord de l'eau ! Ça m'est arrivé d'en faire de telles, qui font de looooongues jambes..
RépondreSupprimerUn billet "instructif" et bien illustré, ChaCha
RépondreSupprimerBon été
Bises d'O. à l'ombre derrière mes volets baissés
Que voilà un billet lyrique et poétique ! Bien que n’étant pas un adepte du genre, je me suis laissé emporter, c'est dire!😃
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