Viens on y va ?!
Mais …
t’es sûre ? !
Je glisse les pièces
dans la fente du téléphone, je compose le numéro … s’en suit
un bref échange.
C’est bon !
Maintenant la voiture.
Je répète l’opération … il y a
de la disponibilité.
2 jours plus tard, nous voilà, Heito et moi tour à tour au volant d’une AX de location en
direction du Morbihan. Son duffle coat bien plié dans
le coffre, il a pris soin de prendre des santiags. Nous sommes à la fin de années 1980. Je pense d'ailleurs qu’il avait dû embarquer tout son placard dans le minuscule
coffre de cette minuscule voiture.
Les kilomètres défilent, je connais cette route par cœur.
30 ans que chaque été je la parcours avec mes parents. Des sièges en skaï de la Renault 10 qui ébouillantaient mes cuisses, aux sièges en
velours de la 504, j’en ai vue des villages mourir petit
à petit.
Adepte des routes nationales, on passait d’une région à une autre, je savais qu’on arrivait bientôt quand enfin le Mont St Michel se
faisait voir de loin. Il est coquin le Mont St Michel, plus on s’en approche plus on a l’impression qu’il est au milieu des terres.
Qu’est-ce qu’il est beau !
Qu’est-ce qu’il est beau !
Mais cette route n’est pas
comme d’habitude. Ses paysages sont
encore plus beaux cette fois-ci.
Le soleil brille, le ciel est d’un bleu azur, notre AX avale les kilomètres comme une grande.
La journée aura été longue
avant de voir enfin un panneau indiquant le nom du village où nous allons passer 4 jours au bord
de la mer.
La mer, la voilà justement.
Des voiliers aux voiles blanches glissent sur l’eau, le spectacle est magnifique.
On s’écarte
de la grand route, notre route se fait de plus en plus sinueuse, de chaque côté des fougères, quelques longères. J’adore
ces maisons traditionnelles avec leurs pierres qui brillent au soleil, et que dire de leurs hortensias plantés sous les fenêtres.
Un dernier virage, un coup de frein brusque, un petit pont qui ne
laisse passer qu’une voiture à la fois…nous voilà arriver
à Larmor Baden.
Heito roule doucement, il n’y a qu’une route, on traverse la place. Il
y a un boucher charcutier, un boulanger,
un tabac qui fait presse aussi.
La mer est là devant
nous.
On s’arrête devant notre hôtel.
On s’extirpe
de la voiture, on s’étire, on inspire, les
mouettes virevoltent au-dessus de nous.
J’inspire
profondément l’air marin. Le soleil me caresse la peau.
Heito et moi, on se regarde, on est heureux.
Nous avons le coup de foudre pour ce village, notre village du bout du monde.
Nous avons le coup de foudre pour ce village, notre village du bout du monde.
Ici on fera de nombreux projets, nous y reviendrons chaque
année jusqu’en
2012.
C’était
notre 1er voyage ensemble.
Un voyage sur un coup de tête.
On avait réuni
quelques économies pour louer une
voiture et s’offrir un bel hôtel avec vue.
Un voyage sur un coup de tête qui
s’est révélé un
vrai coup de cœur, de ceux qui 32 ans plus tard me fait encore avoir des étoiles
dans les yeux.
On s’est
promis d’y venir vieillir, aujourd’hui plus que jamais j’espère que
nous pourrons réaliser ce projet.
PS : pendant
ces 4 jours, il n’a pas eu besoin de porter son
duffle coat, ni ses santiags tout comme de son col roulé. D’année en année, il a appris à
voyager un peu plus léger. En
ce qui me concerne, à chaque
fois que nous y sommes allés je n’ai jamais oublié d’apporter mon ciré. Il est tellement laid que même la pluie ne veux pas lui tomber
dessus.
Ce billet participe au rendez-vous Un jour des mots de Cédric du blog From Yukon. Un rendez-vous éphémère qui durera le temps qu'il faut. Y participe qui veut, au jour le jour.
Retrouver ma précédente participation en un clic
Wahoo Quelle belle déclaration d'amour à Larmor Baden... et à l'homme qui partage ta vie ! Sandrine
RépondreSupprimerCette année çà fait 33 ans que nous sommes ensemble !
SupprimerJ'ai l'impression d'être montée avec vous dans l'AX ! Je ne connais pas Larmor Baden mais ça donne envie de découvrir !
RépondreSupprimerAvec tout ce qu'il avait embarqué dans la voiture, tu n'aurais pas eu beaucoup de place :)
SupprimerTon texte est magnifique, Chacha. Vraiment. Rempli de sensibilité, de poésie, de délicatesse... gorge serrée, envie de m'évader à nouveau :)
RépondreSupprimercoeur calin & pleins de bisous merci de ton passage ici Alexandra
Supprimertrès beau texte en effet, on s'y croirait avec vous!
RépondreSupprimerMerci
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